Portraits des trois papabili africains
Le conclave qui s’ouvre pour la succession du Pape François, décédé le 21 avril 2025, à la tête de l’église catholique n’a jamais été aussi favorable à l'élection d'un pape d’origine africaine. Le portrait des trois principaux pressentis.
Robert Sarah, le candidat idéal pour les chrétiens d’Europe

Né en Guinée le 15 juin 1945 d’une famille de modestes agriculteurs, il est ordonné prêtre le 20 juillet 1969 avant d’être nommé à 34 ans archevêque de Conakry le 13 août 1979 . En 2001, il est nommé par Jean-Paul II au Vatican comme secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui gère et nomme les évêques pour les pays de mission, c’est-à-dire la majorité de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie. Il est créé cardinal par Benoît XVI le 7 octobre 2010. De 2014 à sa retraite canonique en 2021, il occupe les fonctions de Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements dont il reste préfet émérite entre autres fonctions.
Le cardinal Robert Sarah doit sa popularité en Europe à la publication d’une douzaine d’ouvrages dont plusieurs best-sellers à l’instar de « La Force du silence » » dont la profondeur qui interpelle le chrétien catholique à un renouveau spirituel au travers d’une vie de consécration à Dieu marqué par la prière et la sanctification. Son message à l’Europe est une interpellation de retour à ses fondements judéo-chrétiens face à la montée de menaces odontologiques que posent la montée en puissance de l’islamisme et le retour au paganisme porté par le courant LGBT et le wokisme. Il prône donc une ré-évangélisation de l’Occident centrée autour des valeurs traditionnelles qui séduit les sensibilités conservatrices qui ne cessent d’étendre leur influence politique en Europe en opposition aux défis posés par la problématique de l’immigration.
Le Cardinal Peter Turkson, le diplomate défenseur des causes sociales

Né à Wassaw Nsuta au 1948 au Ghana, Peter Kodwo Appiah Turkson est ordonné prêtre le 20 juillet 1975 et nommé archevêque de Cape Coast au Ghana le 6 octobre 1992. Il est créé cardinal par Jean-Paul II le 21 octobre 2003. Il se distingue par les nombreuses fonctions exercées au sein de la curie romaine. On rappellera notamment qu’il a été nommé Président du Conseil pontifical « Justice et Paix » en 2009 et premier préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral en 2016. Au sein de la curie romaine, il est également membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Depuis Juin 2022, il a été nommé par le pape François Chancelier de l’Académie Pontificale des Sciences et de l’Académie Pontificale des Sciences Sociales.
La candidature de Peter Turkson à l’instar de celle de Robert Sarah s’inscrit dans le cadre du retour aux valeurs traditionnelles avec un rejet ferme de l’homosexualité et la ré-évangélisation de l’Europe. L’éventualité d’un pontificat de Peter Turkson s’inscrirait dans la perspective d’une église tournée vers le développement en ce qu’il a démontré des compétences certaines en gestion de crises et de la médiation de conflits (côte d’Ivoire et Sud Soudan), ainsi que de la pensée de l’Église sur les sujets socio-économiques.
Le cardinal Fridolin Ambongo, le prélat engagé

Né le 24 janvier 1960 à Boto dans l’actuelle République Démocratique du Congo, Fridolin Ambongo Besungu est ordonné prêtre en 1988. Il est nommé évêque en 2004 il est crée cardinal le 5 octobre 2019 par le pape François. Il est le président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) depuis le 15 février 2023.
Très engagé au plan politique et social, le cardinal Ambongo se caractérise par la dénonciation franche des dérives morales tant dans le cadre de la lutte pour l’Etat de droit et le respect des droits de l’homme dans son pays qui traverse une crise multiforme depuis trois décennies. Il s’est récemment illustré par sa farouche opposition à la déclaration pontificale Fiducia supplicans du 18 décembre 2023, par laquelle le Saint-Siège permet « de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ». Sa présence dans le C9, fameux comité de neuf membres désigné par le pape pour réformer l’Eglise catholique lui a certain permis de gagner en influence au sein de la Curie. En cas d’accession au Saint Siège, le cardinal Ambongo serait un pape « révolutionnaire » engagé à impliquer l’Église dans la résolution des injustices sur le plan politique et social au nom de la vertu et du courage chrétien.
Francis Bidjocka
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