Les banques désavouent la politique monétaire de la BEAC.
Les tentatives successives de la BEAC pour réduire la liquidité des banques de 150 milliards F CFA par l'émission d'obligations se sont soldées par des échecs.
Dans le but de limiter l’inflation dans la zone CEMAC à moins de 3% afin de garantir la stabilité des prix, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a maintenu ses taux directeurs élevés. N’étant pas toujours satisfaite, la Banque centrale , dans le but d’assécher la liquidité des banques, a émis une série d’obligations (Bons BEAC). La banque centrale a ainsi émis, le 9 février 2024, une obligation de 50 milliards de FCFA assorti d’un taux d’intérêt de 3,5% qui a été déclarée infructueuse.
Loin de se décourager, la BEAC a répliqué le 18 mars 2024 en émettant trois nouvelles obligations pour un montant total de 150 milliards F CFA (voir tableau ci-contre). Malheureusement, la première opération s’est également soldée par un échec avec une seule souscription d’un montant de 2,5 milliards F CFA sur les 50 attendus, soit un taux de réalisation de 5%.
Cette indifférence des banques commerciales semble contredire la perception de la Banque centrale qui attribue l’origine de l’inflation (7,2% en 2023 et 7% prévu en 2024) à un excès de liquidités plutôt qu’à une hausse des coûts des facteurs comme semble l’indiquer l’Institut National de la Statistique (INS) qui incrimine davantage la double hausse des prix des carburants de février 2023 (+15%) et Février 2024 (+15%).
Pour l’économiste et banquier Ismaël Djambou :« la réaction des banques commerciales pourrait indiquer qu’il y a une illusion de surliquidité sur le marché bancaire. On peut en effet avoir des surliquidités sur le marché monétaire sans que celles-ci ne se retrouvent sur le marché bancaire qui est plutôt confronté à une tension des ressources. Il est fort probable que ces surplus de liquidités se retrouvent dans les caisses du Trésor public du fait la suppression des subventions sur le carburant d’une part, et dans celles de la Caisse de Dépôt et de Consignations du Cameroun (CDEC) qui est en train de recouvrer tous les dépôts oisifs au sein des institutions financières ».
En tout état de cause, il semble évident qu’une inflation par la hausse des coûts des facteurs génère plutôt chez les agents économiques un besoin supplémentaire de financement qui ne saurait être satisfait par une politique restrictive, au risque de générer une contraction de l’activité économique.
Francis Bidjocka
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