Que peut-on attendre de Mahmoud Ali Youssouf , le nouveau président de la commission de l’Union Africaine?

Qui est le nouveau président de l’UA?

Né le 2 septembre 1965 à Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf est un diplomate  cumulant une longue expérience dont une vingtaine d’années en tant que  ministre des Affaires étrangères de Djibouti. Il a auparavant été ambassadeur en Égypte, occupant également  divers postes de responsabilité au sein de l’UA.

Principales Réalisations

Sa présence à la tête de la diplomatie Djiboutienne s’est caractérisée par un pragmatisme et une sobriété tournée vers le multilatéralisme. En fin stratège, il a su accompagner les négociations qui ont permis à son pays de signer plusieurs accords militaires avec des grandes puissantes dont certaines ne cachent pas leur antagonisme. C’est ainsi que son pays accueille simultanément des bases militaires françaises, américaines, chinoises sans compter les accords militaires avec la Turquie, Les Emirats Arabes Unis ou le Royaume-Uni.

Ilot de paix au cœur dans cette zone située aux confins d’une corne de l’Afrique marquée par de violents conflits armés et la piraterie maritime (Ethiopie, Somalie, Erythrée, Yémen), Mahmoud Ali Youssouf a participé à la résolution des conflits dans la région, notamment en soutenant le dialogue entre les pays voisins et en participant à des missions de paix.

Les défis qui l’attendent

Le mandat du nouveau président de l’UA commence dans un contexte de défis majeurs pour l’Afrique, notamment les conflits persistants en République démocratique du Congo avec un risque d’embrasement régional, les reconfigurations géostratégiques qui ont vu le recul des puissances occidentales au détriment de la Russie avec la création de l’Association des Etats Sahéliens (AES). A ces conflits ouverts s’amoncellent de nombreuses menaces relatives aux processus d’alternance non transparents à la tête de nombreux Etats africains qui peuvent faire craindre le pire.

Ses ambitions pour l’Afrique

Tout au long de sa campagne il n’a cessé de militer pour une Afrique digne et respectée. Pour Mahmoud Ali Youssouf, cela passe par:

• La réforme du système financier international qui cantonne les pays du continent à la périphérie du système économique dans le rôle ingrat de pourvoyeur de matières premières sans perspectives d’émergence;
• L’octroi d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies;
• La réduction de la dépendance de l’UA aux financements extérieurs. Cela exige une remobilisation des Etats en faveur d’un financement endogène, élément incontournable pour se faire respecter.

Dans un contexte aussi incertain le nouveau président de l’UA n’aura pas de temps pour le repos s’il veut être à la hauteur de sa mission.

Adolphe Kunde